CONTE DE NOËL (2° Partie)
Un an plus tard, jour pour jour, la mouette bretonne est revenue ... Elle a choisi une aube enneigée, au plafond bas, aux bruits feutrés, étouffés ... Tout d'abord, je ne l'ai pas détectée, son plumage se confondant avec la mousse blanche enrobant le sapin ... Elle paraît rêveuse ... Sans doute cherche-t-elle l'élégant sorbier et le couple de merles rencontrés lors de son dernier voyage !...
Ecoute ma jolie mouette, je vais essayer de satisfaire ta curiosité ! Depuis ton dernier passage le merle a succombé à un mal sournois contre lequel la merlette n'a pas pu lutter ... Il a fermé ses paupières sur un monde qu'il ne comprenait plus et dans lequel il ne se sentait plus vivant ... il est allé rejoindre ses ancêtres un soir d'été, sans déranger personne ... il s'est envolé vers un pays que nous découvrirons un peu plus tard ... Alors, la merlette, résignée, continue sa route, seule ... encore un peu !
Lorsque le merle a commencé à se replier sur lui-même, l'on s'est aperçu que le sorbier dépérissait ... Le merle avait de plus en plus de difficultés à ouvrir ses ailes tandis que le sorbier, lentement, perdait ses belles couleurs alors que ses fruits devenaient rares et flétris ! Il fallut sacrifier une branche, puis deux, puis trois ... le bel arbre faisait peine à voir ... même le vent , qui le connaissait depuis très longtemps, n'arrivait plus à le secouer, à lui redonner un peu de vigueur ... On avait l'impression que, lui aussi, subissait un mal sourd, invisible, mais le rongeant chaque jour un peu plus !...
Après la disparition du merle, on fit venir un spécialiste, un médecin des arbres ; il hocha la tête devant le jaunissement anormal du feuillage restant ... Avec un scalpel approprié il creusa sous l'écorce de l'énorme tronc ... Une poussière fine, noire et abondante s'en échappa aussitôt :
"- Je regrette, nous dit-il, mais le sorbier ne refleurira jamais ... Il est usé et rongé jusqu'au coeur ... il faut l'abattre !..."
Voilà pourquoi, cette année, tous les deux ont disparu de notre horizon ... mais, je vais te dire un secret ma jolie petite mouette : je crois que le sorbier se serait accroché davantage à la vie si le merle avait pu continuer à le regarder, à lui parler, à admirer sa floraison ... L'amitié les liait depuis si longtemps que l'arbre magnifique n'a pu supporter sa solitude ; lui aussi a préféré refermer ses ailes pour toujours !
Alors, je vais te donner un conseil précieux : bientôt tu vas repartir vers ta Bretagne natale ... On voyage rarement tout seul lors d'un trajet aussi long ! ... Lorsque tu seras fatiguée et que tu auras besoin de chaleur, entoure-toi d'oreilles attentives et, doucement, parle- leur du merle et du sorbier alpins ... Tu verras les yeux briller, tu entendras le silence de l'émotion et ton coeur se réjouira d'être le messager d'une si belle histoire d'amitié car, toi tu le sais bien, cette histoire est vraie !
Ecoute ma jolie mouette, je vais essayer de satisfaire ta curiosité ! Depuis ton dernier passage le merle a succombé à un mal sournois contre lequel la merlette n'a pas pu lutter ... Il a fermé ses paupières sur un monde qu'il ne comprenait plus et dans lequel il ne se sentait plus vivant ... il est allé rejoindre ses ancêtres un soir d'été, sans déranger personne ... il s'est envolé vers un pays que nous découvrirons un peu plus tard ... Alors, la merlette, résignée, continue sa route, seule ... encore un peu !
Lorsque le merle a commencé à se replier sur lui-même, l'on s'est aperçu que le sorbier dépérissait ... Le merle avait de plus en plus de difficultés à ouvrir ses ailes tandis que le sorbier, lentement, perdait ses belles couleurs alors que ses fruits devenaient rares et flétris ! Il fallut sacrifier une branche, puis deux, puis trois ... le bel arbre faisait peine à voir ... même le vent , qui le connaissait depuis très longtemps, n'arrivait plus à le secouer, à lui redonner un peu de vigueur ... On avait l'impression que, lui aussi, subissait un mal sourd, invisible, mais le rongeant chaque jour un peu plus !...
Après la disparition du merle, on fit venir un spécialiste, un médecin des arbres ; il hocha la tête devant le jaunissement anormal du feuillage restant ... Avec un scalpel approprié il creusa sous l'écorce de l'énorme tronc ... Une poussière fine, noire et abondante s'en échappa aussitôt :
"- Je regrette, nous dit-il, mais le sorbier ne refleurira jamais ... Il est usé et rongé jusqu'au coeur ... il faut l'abattre !..."
Voilà pourquoi, cette année, tous les deux ont disparu de notre horizon ... mais, je vais te dire un secret ma jolie petite mouette : je crois que le sorbier se serait accroché davantage à la vie si le merle avait pu continuer à le regarder, à lui parler, à admirer sa floraison ... L'amitié les liait depuis si longtemps que l'arbre magnifique n'a pu supporter sa solitude ; lui aussi a préféré refermer ses ailes pour toujours !
Alors, je vais te donner un conseil précieux : bientôt tu vas repartir vers ta Bretagne natale ... On voyage rarement tout seul lors d'un trajet aussi long ! ... Lorsque tu seras fatiguée et que tu auras besoin de chaleur, entoure-toi d'oreilles attentives et, doucement, parle- leur du merle et du sorbier alpins ... Tu verras les yeux briller, tu entendras le silence de l'émotion et ton coeur se réjouira d'être le messager d'une si belle histoire d'amitié car, toi tu le sais bien, cette histoire est vraie !
Commentaires