MA TENDRE ENFANCE
Chapitre IV - UNE FAMILLE
2° partie
Il me revient en mémoire une anecdote survenue durant un de ces séjours forcés. Je partais en classe avec les filles de mon âge et leur empruntais des vêtements de rechange, plus ou moins à ma taille, remplaçant ceux qui me manquaient ... Cette situation me mettait mal à l'aise et mon travail s'en ressentait !
De nature studieuse, j'éprouvais un malaise persistant le jour où, n'ayant pu apprendre à fond une leçon, je risquais d'être interrogée ... C'était mon cas ce matin-là !
La veille j'avais dû quitter précipitamment la maison sans avoir eu le réflexe d'emporter mon livre de géographie. Bien sûr, ce que je redoutais le plus se produisit :
-" Odile, récite-moi ta leçon sur le climat tempéré ..."
Mon regard désespéré n'avait pas fait sourciller la maîtresse ... Attentive, elle me regardait avec gentillesse en attendant que je me lève !
Je le fis en tremblant ... je sentais le sang se retirer de mon visage et avais peur de me trouver mal !
-" Alors Odile, que se passe-t-il ?"
J'entendis sa question au milieu d'un silence ouaté, les épaules courbées sous le poids de tant d'yeux tournés vers moi !
J'avais beaucoup grandi ces derniers temps et faisais un peu d'anémie : notre alimentation n'étant pas assez reconstituante, je traversais des périodes de fatigue dont je sortais à grand peine pour y retomber de plus belle quelques semaines après.
Souvent, en rentrant de l'école, je m'imaginais survolant la route, légère comme une fée ... mais, c'était avec les oreilles bourdonnantes et les jambes coupées que je terminais le trajet !
Aussi ce jour-là, bien malgré moi, me sentant le point de mire de toute la classe et n'ayant pas le courage de donner une raison plausible à mon ignorance, une fois de plus je voguais sur les nuages de ma faiblesse et me sentais près de l'évanouissement ... J'avais oublié l'endroit où je me trouvais et fermé les yeux puisque, de toutes façons, aucune clarté ne prenait forme dans la nuit bienheureuse où je m'enlisais ...
De nature studieuse, j'éprouvais un malaise persistant le jour où, n'ayant pu apprendre à fond une leçon, je risquais d'être interrogée ... C'était mon cas ce matin-là !
La veille j'avais dû quitter précipitamment la maison sans avoir eu le réflexe d'emporter mon livre de géographie. Bien sûr, ce que je redoutais le plus se produisit :
-" Odile, récite-moi ta leçon sur le climat tempéré ..."
Mon regard désespéré n'avait pas fait sourciller la maîtresse ... Attentive, elle me regardait avec gentillesse en attendant que je me lève !
Je le fis en tremblant ... je sentais le sang se retirer de mon visage et avais peur de me trouver mal !
-" Alors Odile, que se passe-t-il ?"
J'entendis sa question au milieu d'un silence ouaté, les épaules courbées sous le poids de tant d'yeux tournés vers moi !
J'avais beaucoup grandi ces derniers temps et faisais un peu d'anémie : notre alimentation n'étant pas assez reconstituante, je traversais des périodes de fatigue dont je sortais à grand peine pour y retomber de plus belle quelques semaines après.
Souvent, en rentrant de l'école, je m'imaginais survolant la route, légère comme une fée ... mais, c'était avec les oreilles bourdonnantes et les jambes coupées que je terminais le trajet !
Aussi ce jour-là, bien malgré moi, me sentant le point de mire de toute la classe et n'ayant pas le courage de donner une raison plausible à mon ignorance, une fois de plus je voguais sur les nuages de ma faiblesse et me sentais près de l'évanouissement ... J'avais oublié l'endroit où je me trouvais et fermé les yeux puisque, de toutes façons, aucune clarté ne prenait forme dans la nuit bienheureuse où je m'enlisais ...
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